En mars 1949, une drôle d’innovation fait son apparition en plein cœur de Rennes, sur la place de la Mairie. Une agence parisienne, avec l’aval du service de la voirie, y installe un gigantesque panneau de 1,50 m de large et 2,40 m de haut, baptisé « planimètre ». Cet outil, certes ingénieux pour mesurer des surfaces sur les plans et cartes, ne fait pourtant pas l’unanimité… loin de là !
Le journaliste du Ouest-France de l’époque, visiblement peu séduit, ne mâche pas ses mots. Il décrit l’objet comme un « carré géométrique violet qui rompt l’harmonie de la place », n’hésitant pas à le qualifier de « note criarde dans un décor remarquable ». Selon lui, ce planimètre accueillant de nombreuses réclames devient le symbole d’une modernité qui, à ses yeux, confine au mauvais goût, et du summum de l’incongruité esthétique sur cette place d’ordinaire si élégante. Toujours dans un ton légèrement moqueur, il raconte comment, après être resté devant, il a pu constater le peu d’intérêt que suscitait cette nouveauté. Seul·es quelques enfants, bien plus fasciné·s que les adultes, se sont approché·es, amusé·es à faire tourner l’aiguille de l’appareil le plus vite possible.
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