José Montessino, maire de la commune d’Eus, et deux autres élus ont été entendus par les services de gendarmerie ce mardi 10 septembre 2024 pour « faux et usage de faux en écriture publique ». Tous trois devaient s’expliquer concernant la falsification présumée de décisions municipales en vue de couvrir des frais d’avocats.
« Tout va bien. On est tous dehors », se réjouissait le maire d’Eus, au bout du fil ce mardi soir. D’un ton léger malgré une journée plutôt dense.
Quelques heures plus tôt, José Montessino mais aussi ses premier et deuxième adjoints, Jean-Philippe Dorandeu et Michel Planas (ce dernier étant en charge des finances de la commune) ont en effet été « placés en garde à vue« , confirme le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé. Les trois élus ont été entendus par les services de gendarmerie de Rivesaltes pour « faux et usage de faux en écriture publique », atteste également le parquet.
Plus précisément, le maire et ses deux conseillers seraient soupçonnés d’avoir participé à la falsification de délibérations municipales. Au printemps dernier, le maire d’Eus aurait soumis au vote de son conseil un contrat d’accompagnement de la municipalité par un avocat pour un montant de 3 600 euros. Ce qui aurait été largement approuvé. Or, une fois la décision consignée par écrit, le motif de la délibération aurait subitement changé. Le document aurait validé le paiement d’honoraires d’un autre avocat pour « une garde à vue »… du maire. Sachant qu’une première facture du même genre aurait été présentée en décembre au trésor public qui l’aurait rejetée.
« C’est une simple incompréhension »
Quelques élus dissidents se seraient aperçus de ces curieuses modifications effectuées a posteriori. Ils auraient saisi le tribunal administratif et le procureur, ce qui aurait déclenché l’ouverture d’une enquête. « On ne peut pas accepter de voter quelque chose et de découvrir que l’on a approuvé autre chose. Les administrés nous font confiance », glisse l’un d’eux. Quatre de ces conseillers d’opposition ont ainsi été entendus en mai par les gendarmes. Ils auraient également été questionnés sur une autre « fausse » délibération, prise lors du même conseil municipal. Alors qu’ils auraient approuvé un budget de 4 800 € destinés aux frais de mission du maire ainsi que des conseillers et des agents municipaux, la décision finale aurait été transformée et aurait alloué un financement aux seuls « frais de représentation du maire ».
Après s’être expliqués à leur tour ce mardi, le maire d’Eus et les deux adjoints ont été laissés libres. « Ça a été élucidé », affirmait José Montessino à sa sortie, sans fournir plus d’éclaircissements. « C’est une simple incompréhension sur une délibération. Et on va d’ailleurs la revoter au mois de septembre. Tout va bien, il n’y a aucun souci. On sort tous ».
Néanmoins, un autre dossier serait toujours en cours. Des conseillers municipaux dissidents ont transmis un article 40 au procureur de la République voilà un an pour signaler leurs suspicions d' »abus » sur des frais de représentation du maire, des notes de carburant ou de réparation de voiture. « En 2022, les frais de bouche s’élèvent à près de 13 000 € pour un village de 300 habitants et les factures de carburant de la mairie s’élèvent à 5 000 € alors que la commune ne possède qu’un seul véhicule. Sans compter les locations de transats », dénonçaient-ils. « Et on se retrouve avec une augmentation des impôts de 8 % ».
José Montessino condamné en mai pour violences sur sa compagne
Le maire d’Eus a été jugé le 15 mai 2024 devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour violences aggravées sur sa conjointe de l’époque, sous la menace d’une arme, commises en mars 2023.
Lors de son procès, la victime avait affirmé que José Montessino l’avait « rouée de coups » puis « bloquée par terre, un pied sur sa gorge », la mettant « en joue avec une carabine ».
L’élu avait nié tout acte volontaire envers sa compagne. Il avait reconnu lui avoir « mis une claque pour la calmer », avoir mis un pied sur elle alors qu’elle était au sol « pour la maîtriser » et s’être saisi de la carabine « pour se protéger ».
Le tribunal avait finalement suivi les réquisitions du parquet et l’avait condamné à 10 mois de prison avec sursis, assortis d’une obligation de suivre un stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation à l’égalité entre les femmes et les hommes.
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