A Cavaillon, les archives municipales remontent le chemin du temps

C’est à un véritable voyage dans le temps auquel nous invite Hélène Maignan, archiviste municipale, à l’occasion de l’exposition intitulée « Aller et venir, itinéraires et voyageurs au fil des siècles », à retrouver jusqu’au 20 décembre, aux archives municipales, rue du Couvent.

Inaugurée samedi dernier dans le cadre des Journées du patrimoine, en présence de nombreux élus et des « nouveaux arrivants », invités par l’association Accueil des Villes Françaises, l’exposition est riche de parchemins, documents, photos et cartes, parfois inédits, qui montrent à l’envi tout l’intérêt que portaient les anciens, au fil des siècles, à notre cité.

« Grâce à la Durance, voie de communication naturelle, mais imprévisible, et son affluent le Coulon, Cavaillon s’est retrouvé, depuis la haute préhistoire jusqu’à aujourd’hui, au carrefour de grandes routes menant vers le nord, l’Espagne et l’Italie, explique Hélène. La ville était au coeur des passages d’armées et de souverains tels que François 1er, Catherine de Médicis, Mazarin, les petits-fils de Louis XIV et on en oublie. » D’où l’importance de construire et d’entretenir toutes les voies de communication!

« Pour rappel, les ‘Grands chemins’ étaient du ressort du Comtat Venaissin et étaient financés par l’impôt, précise encore notre historienne locale. Les chemins vicinaux dépendaient de la localité et se concentraient, tels une toile d’araignée (appelé chevelu médiéval) vers le centre de la ville, où se trouvait l’habitat.« 

À travers le temps

Autres points névralgiques largement évoqués lors de l’exposition : les ponts. Alors que l’on utilisait des bateaux sur la Durance jusqu’au XIXe siècle, les ingénieurs se sont attelés à l’ouvrage très tôt, mais les édifices enjambant la rivière étaient systématiquement emportés par les crues. « Des passages à gué existaient, mais ce n’est qu’en 1837 que le premier pont suspendu fut créé. Il fut détruit trois fois, relance Hélène. La deuxième tentative, en 1932, fut la bonne. Ce pont, en une seule portée, constitua une grande avancée mais fut détruit par les Allemands pour couvrir leur fuite lors du débarquement allié… L’actuel, date de 1959 !« 

Outre ces réseaux d’échange et de communication, cette exposition retrace également l’évolution des moyens de transport, depuis la « bourrique » (mulet, âne) jusqu’au chemin de fer (la gare remonte à 1868) et sa dernière évolution, le TGV, en passant par le charreton, l’omnibus et bien évidemment le moteur à explosion.

En visitant cette exposition, vous y redécouvrirez aussi les métiers d’autrefois, liés au transport, ainsi que les premières auberges destinées à recevoir les voyageurs. Une mine de trésors très appréciable et que l’on peut que conseiller aux curieux et aux personnes férus d’histoire locale.

L’exposition « Aller et venir, itinéraires et voyageurs au fil des siècles », aux archives de Cavaillon, rue du Couvent, place du cloître, est visible jusqu’au 20 décembre. Contact au 04 90 71 94 38.