Près de trois ans après l’éclosion du scandale qui empoisonne la vie politique locale, les deux juges d’instruction saisis de ce dossier ont rendu leurs conclusions, a annoncé le procureur de Lyon Thierry Dran, vendredi 6 juin 2025.
Ils ordonnent le renvoi de Gaël Perdriau devant le tribunal correctionnel pour « chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs », un délit puni d’au moins cinq ans de prison, a-t-il précisé dans un communiqué.
Gaël Perdriau soupçonné d’avoir exigé « la loyauté politique » de son premier adjoint
Sous réserve de recours, le procès se tiendra entre le 22 et le 26 septembre, a ajouté le procureur.
L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015.
Gaël Perdriau, 52 ans, est soupçonné d’avoir exigé « la loyauté politique » de Gilles Artigues, « des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire » contre la non divulgation de ce film, selon un document judiciaire.
Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, le maire a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, même s’il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole. Il n’a pas non plus exclu de se représenter aux élections municipales de 2026.
Contacté vendredi, il n’a pas souhaité s’exprimer et ses avocats n’étaient pas immédiatement disponibles.
Sept co-prévenus
Les magistrats instructeurs demandent que le maire soit jugé avec trois anciens proches, accusés d’avoir organisé le tournage de la sextape : son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme, et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.
Contrairement aux réquisitions du parquet, les juges ordonnent également le renvoi de deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie. Ils seront jugés pour « abus de confiance ».
« Même si je sais que je vais être condamné, je suis heureux, car la vérité va gagner à la fin de ce parcours »
« Je suis satisfait que le procès ait lieu en 2025 (…) et que tous les protagonistes, y compris les représentants des associations, soient renvoyés devant un tribunal », a déclaré Gilles Rossary-Lenglet. « Même si je sais que je vais être condamné, je suis heureux, car la vérité va gagner à la fin de ce parcours », a ajouté celui qui se présente comme le « lanceur d’alerte ».
L’enquête comporte un second volet : lors de l’instruction, M. Rossary-Lenglet a fourni une vidéo de juin 2015 dans laquelle est évoqué un projet de chantage contre l’ancien maire de Saint-Etienne Michel Thiollière (UMP-rad, de 1994 à 2008). L’idée, selon lui, était de piéger l’ancien édile avec une prostituée mineure. Mais le plan a été abandonné.
Malgré ses dénégations, Gaël Perdriau a vu ses soutiens s’effilocher au cours du temps. Fin mai, des responsables du centre et de la droite avaient ainsi épinglé « un pouvoir malsain qui entache l’image de notre ville et paralyse son économie ».
« Une bonne nouvelle pour Saint-Etienne », selon l’opposition socialiste
Vendredi, à droite comme à gauche, plusieurs élus ont salué l’annonce d’un procès à la rentrée. « C’est une très bonne chose que la justice se prononce avant le démarrage de la campagne municipale, qui pourra se dérouler sur des bases plus claires », a déclaré Nicole Peycelon, une élue LR qui a fait défection de la majorité.
Les élections auront lieu « dans un climat plus serein, car les Stéphanois sauront à quoi s’en tenir », a renchéri l’écologiste Olivier Longeon.
C’est une « bonne nouvelle pour Saint-Etienne », « M. Perdriau ne pourra plus se draper derrière la seule présomption d’innocence pour continuer de nuire aux intérêts de notre territoire et de ses habitants », a ajouté l’opposition socialiste dans un communiqué.
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