, Billère : le maire Jean-Yves Lalanne démissionne, en pensant à sa succession

Billère : le maire Jean-Yves Lalanne démissionne, en pensant à sa succession

Une décision qui va de pair avec son retrait de sa vice-présidence à l’Agglo – ce qu’il a annoncé au président François Bayrou – où il est en charge de la citoyenneté et de la relation avec les usagers.

Toujours militant

Mais aussi un renoncement politique : « Je passe la main définitivement », même s’il assure rester engagé, « comme citoyen, dans la gauche démocratique et sociale ». Une annonce radicale alors que l’élu GDS tentait, il…

Une décision qui va de pair avec son retrait de sa vice-présidence à l’Agglo – ce qu’il a annoncé au président François Bayrou – où il est en charge de la citoyenneté et de la relation avec les usagers.

Toujours militant

Mais aussi un renoncement politique : « Je passe la main définitivement », même s’il assure rester engagé, « comme citoyen, dans la gauche démocratique et sociale ». Une annonce radicale alors que l’élu GDS tentait, il a tout juste deux ans, sa chance aux législatives sur la première circonscription, aux côtés de la PS Stéphanie Maza, sous l’étiquette de la Nupes à laquelle il croyait tant. Un scrutin où le binôme avait perdu de peu, avec 49,22 % des voix, face à la sortante Josy Poueyto et Pascal Mora.

Le candidat socialiste lors de sa première victoire à la mairie de Billère en 2008.
Le candidat socialiste lors de sa première victoire à la mairie de Billère en 2008.

Mireille Dudun

Comme militant, celui qui a fait ses débuts à La ligue communiste révolutionnaire avec laquelle il se présentera aux municipales à Pau en 1983, estime « qu’il y a une bataille à continuer, arrêter d’apporter de la division à la division ». Il songe notamment aux élections européennes de dimanche, où il aurait voulu voir l’union de la gauche « pour être une vraie alternative à Macron ». Fier de la liste qu’il a su constituer pour les municipales à Billère : « On a montré à notre échelle que cela marchait ».

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Depuis sa première élection en 2008 où, alors socialiste, Jean-Yves Lalanne prend la Ville de Billère à la droite, en battant avec 45,26 % des voix le sortant UMP Jean Arriau dans une triangulaire, son score n’a cessé de grimper. Il a remporté les deux scrutins suivants dès le premier tour, avec 58,83 % des votes en 2014 et 61,92 % en 2020.

« J’ai défendu des projets avec une équipe, je veux consolider ça »

Jean-Yves Lalanne inaugure la place François-Mitterrand en 2011.
Jean-Yves Lalanne inaugure la place François-Mitterrand en 2011.

Archives Ascencion Torrent

Non-cumul et âge

« J’avais dit que je ne me présenterai pas pour un quatrième mandat, rappelle celui qui est élu à Billère depuis 23 ans. Je considère qu’il faut limiter les mandats politiques dans le temps, qu’il n’y ait pas de cumul des responsabilités. Il est aussi important de diversifier les personnes. J’ai 66 ans, il faut rajeunir ! »

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Un « choix personnel », précise Jean-Yves Lalanne. « J’aurai plus de temps en famille et je m’impliquerai dans la vie associative ». Avec son franc-parler habituel, il tient à ajouter : « Je ne suis pas malade » et « je n’ai pas d’affaires non plus, ni de conflits d’intérêts, ni de mœurs ».

2026 dans le viseur

Il compte rester actif pour la commune jusqu’à la fin du mandat. Pour lui, il ne s’agit pas de faire affront à ses électeurs. « C’est la liste Billère pour tous qui a été désignée, pas moi, même si j’étais tête de liste. La personnalisation n’est pas toujours positive ». Pour lui, il s’agit de préparer 2026 – année des prochaines élections municipales : « J’ai défendu des projets avec une équipe, je veux consolider ça » et « favoriser la transition pour que le nouveau maire prenne la dimension, le passage de relais sera plus simple ».

Lors de l’inauguration de la halle bio, en pleine crise sanitaire, en 2020.
Lors de l’inauguration de la halle bio, en pleine crise sanitaire, en 2020.

Ascencion Torrent

C’est d’ailleurs l’équipe qui s’est réunie pour « décider que mon premier adjoint, Arnaud Jacottin, sera maire. On partage les mêmes valeurs, la même vision de la ville et les engagements politiques. Cela rassure et promet la continuité, au moins jusqu’en 2026 ». Il souhaite aussi, dans la même veine, que son adjoint – en charge de l’urbanisme, des travaux et de l’accessibilité – reprenne son mandat de vice-président à l’Agglo. Lui ne prévoit pas d’y siéger encore très longtemps.

Il faudra attendre quelques semaines avant que le passage de relais ne prenne effet, la date du conseil municipal qui actera la démission n’étant pas encore fermement établie. Mais ce devrait être avant le prochain conseil communautaire, le 27 juin.

« Une personnalité importante de l’agglomération »

Invité à réagir à cette « nouvelle complètement inattendue », le leader de l’opposition billéroise, Jérôme Ribette a dit « respecter » la décision de Jean-Yves Lalanne, « comme j’ai toujours respecté la personne, au-delà des idées partisanes ».
« Je comprends parfaitement la lassitude de la vie publique pour la ressentir également dans un contexte général où la forme prime sur le fond, où l’outrance est reine et les arguments de fond sont relégués au rang de rengaine ennuyeuse… », poursuit l’élu MoDem. Il a également glissé un mot sur le successeur annoncé. « J’ai souvent des désaccords politiques majeurs avec Arnaud Jacottin pour qui j’ai du respect. Mais je pense qu’il saura, comme jusqu’alors, laisser s’exprimer les points de vue différents et que ce sera utile ». François Bayrou, maire de Pau, et président de la CAPBP, a salué « une personnalité importante de l’agglomération ». « Nous avons eu beaucoup de débats politiquement chauds avec Jean-Yves Lalanne mais toujours courtois. Il a décidé d’ouvrir une nouvelle page de sa vie personnelle. Je veux formuler des vœux pour que cette page soit heureuse et fructueuse ». Le président n’a cependant pas souhaité indiquer si Arnaud Jacottin, successeur de Jean-Yves Lalanne, reprendrait son poste de vice-président. « Je connais la réponse, mais je vais attendre que Jean-Yves Lalanne le dise ».
L’élu d’opposition à Pau et à l’Agglo, Jérôme Marbot, salue de son côté « le maire apprécié des Billérois qui après une belle victoire en 2008 et deux réélections a mis en œuvre des politiques de gauche qui nous manque parfois dans d’autres communes. C’était aussi une voix qui comptait à l’Agglo, mais je ne doute pas qu’Arnaud Jacottin prendra le relais utilement ». « Je trouve bien qu’un maire sache organiser sa succession, ajoute le socialiste. Il applique à lui-même ce qu’il a toujours prôné. »
Sur le même tempo, l’EELV Emmanuelle Camelot avoue « une grande admiration : ils sont peu nombreux, nos politiques, à admettre qu’il faut laisser la place à de plus jeunes, que c’est fondamental pour la vivacité de la démocratie. Jean Yves, à ce titre, devrait être un exemple pour nos élus dans nos alentours immédiats ». Elle dit aussi sa « grande confiance dans les convictions écologistes d’Arnaud Jacottin, notoires et sincères. Cela nous promet un travail efficace ». Elle regrette cependant le retrait de Jean-Yves Lalanne qui « était une personne-ressource et un allié loyal pour tous les élus de gauche. Mais comme il l’a promis, il reste pour nous entourer et nous motiver. Un nouveau paysage politique s’installe dans l’agglo ».

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