, Il y a 120 ans au nord de Caen : un maire tué d’une balle dans la tête par un homme jaloux

Il y a 120 ans au nord de Caen : un maire tué d’une balle dans la tête par un homme jaloux

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L’année 1904 touche bientôt à sa fin. Au nord de Caen (Calvados), dans la commune de Colleville-sur-Orne qui deviendra plus tard Colleville-Montgomery, un homme est retrouvé mort, avec une balle dans la tête. Dans la commune, l’émoi est grand : il s’agit du maire.

L’histoire commence en 1895 quand Clément, âgé de 26 ans, épouse une jeune habitante de Falaise. Le couple élit domicile à Colleville-sur-Orne. Dans le village, la réputation du jeune homme est connue. Beaucoup le considèrent comme une brute épaisse, surtout lorsqu’il est sous l’emprise de la boisson.

Elle obtient le divorce

Quelques années plus tard, en 1903, avec sa femme, ils attendent un enfant. Elle doit être hospitalisée à Caen. C’est à cette période que Clément courtise une domestique qui s’appelle Louise. Celle-ci tombe à son tour enceinte. Rapidement, une fois au fait de cette liaison, la femme de Clément demande le divorce.  » Excès, sévices et injures graves du mari », sont les motifs rapportés alors par le journal Le Réveil Libéral. Elle obtient alors la séparation officielle et la garde de leur enfant le 30 mai 1904. Il est accordé à l’ex-mari un droit de visite une fois par semaine, en mairie de Colleville-sur-Orne, le jeudi.

Le 8 décembre, il se rend donc à la mairie pour voir sa fille. Rapidement, il s’en prend au garde-champêtre, puis au maire. Il s’emporte au moment d’évoquer un projet de mariage que l’édile collevillais aurait avec son ex-femme. Les gendarmes sont appelés en renfort. Clément quitte la mairie.

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Il revient armé

Mais les nerfs à vif, il revient trois heures plus tard. Il est cette fois armé d’un revolver. En toute discrétion, il entre alors dans la maison du maire qui se trouve devant la cheminée, en ce début de soirée. Après un bref échange, il tire à bout portant. La mort est immédiate.

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Une fois chez lui, Clément explique à sa compagne qu’il vient de tuer un homme. Il sera arrêté une heure plus tard. Il explique alors aux gendarmes qu’il ne supporte pas l’idée que son ex-femme puisse se remarier.

La précaution prise par lui d’emporter un revolver chargé à l’avance ne laisse aucun doute sur la préméditation.

Ces mots sont rapportés dans le compte-rendu du procès par la presse locale. Le samedi 5 août 1905, Clément est en effet jugé devant la cour d’Assises. « Les médecins qui l’ont examiné au point de vue mental ont conclu à une responsabilité très limitée, mais ils le considèrent comme dangereux pour la société« , peut-on encore lire.

Envoyé à Cayenne

Au cours du procès, sont rappelées deux condamnations pour homicide par imprudence, et quatre autres pour outrages et menaces. Il sera finalement condamné aux travaux forcés à perpétuité et à 5 000 francs de dommages et intérêts.

À l’été 1906, il épouse même Louise à la mairie de Caen, avant d’être renvoyé dans sa cellule de Cayenne. Quelques jours plus tard, il est envoyé au bagne de Cayenne.

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