La Résistance en Villeneuvois s’expose grâce aux archives d’Alysson et Pascal Roudil

Alysson a 28 ans, Pascal 37. Ils sont enseignants tous les deux : elle est professeure des écoles à Sainte-Livrade, lui de physique chimie au lycée Lot-et-Bastides. Ils se sont rencontrés grâce à une passion commune héritée de leurs histoires familiales : la Résistance, la vie sous l’Occupation, la 2e Guerre Mondiale en général. Ils sont tous les deux des collectionneurs d’objets, de matériels, de vêtements de cette période. Ils arpentent la France entière, invités lors de célébrations, des reconstitutions historiques…

« Il y a une cérémonie à laquelle nous n’avons jamais pu présenter notre collection : celle du 6-Juin. C’est toujours cette semaine-là que se déroulent les examens du bac… » sourit Pascal. Une collection entreposée dans leur garage, en compagnie de 2 voitures, elles aussi d’époque : pour Madame une Simca 5 et une pour Monsieur une Jeep de 1944. « Ces deux voitures seront d’ailleurs exposées à l’entrée des Archives municipales lors de l’inauguration de l’exposition le 20 août, le jour de la commémoration de la Libération de Villeneuve ».

« Le plus long, c’est l’entretien et la restauration de ces objets »

Un garage qui leur sert également d’atelier d’entretien. « On se connaît tous dans ce milieu des collectionneurs. Au début, ce sont les affaires familiales que nous avons eues. J’expose d’ailleurs le fusil de mon grand-père qui lui a servi dans les maquis du territoire du Grand Villeneuvois » précise Pascal. Pour le reste, c’est le bouche-à-oreille. « Les gens nous connaissent. Lorsqu’ils trouvent ces objets dans les affaires familiales, dans les caves, dans les greniers, ils nous préviennent. Nous en trouvons aussi beaucoup dans les vide-greniers ou sur Internet ».

Quant à leur conservation et leur entretien, « là, c’est une autre histoire. Nous passons beaucoup de temps à les restaurer, les remettre en état. Comme nous les sortons pour les exposer, ils peuvent s’abîmer, les vêtements d’époque peuvent avoir des accros, un bouton qui saute, une couture qui lâche. D’autant plus qu’ils ont un certain âge, plus de 80 ans… ».

Dans la grande salle ouverte au public pour la présentation de l’exposition, la scénographie se met peu à peu en place. « Nous avons une nouveauté. Une opératrice radio installée à son bureau avec une radio d’époque ». Des mannequins en uniforme, du matériel militaire, des armes, des trousses de secours. Une grosse partie est consacrée à la Résistance, principalement locale, la marotte de Pascal Roudil. Il avait d’ailleurs participé à la découverte de l’histoire de la balise Eureka, retrouvée à Sainte-Colombe-de-Villeneuve il y a quelques années déjà. « Elle est d’ailleurs exposée. C’est presque la pièce maîtresse de ma collection. Elle est assez difficile à trouver ».

Dans une autre partie de la salle, ce sont des objets et vêtements du quotidien qui sont exposés. « C’est plus ma partie » sourit Alysson. « Les premiers vêtements provenaient de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère. Depuis, je continue à les faire vivre. Lors des reconstitutions, ils sont portés, ils vivent. J’ai même un landau dans lequel nous amenions notre fille. Les visiteurs étaient toujours surpris de voir notre bébé dedans ».

Une exposition vivante qui met en scène une période de l’histoire encore bien présente dans tous les esprits, toutes les mémoires.