Un trésor renfermant près de 150 ans d’histoire locale va bientôt être ouvert au public. Il s’agit des archives du Courrier de l’Eure, désormais transférées dans un nouveau lieu dédié, au Neubourg (Eure). « Quand le Courrier a quitté ses locaux du Neubourg [en mai 2023], Philippe Marche, l’historien de la commune, m’a tout de suite dit : Il faut absolument que les archives restent ici ! » relate Isabelle Vauquelin, la maire.
Des milliers de journaux à consulter
Elle a alors pris contact avec Pierre Boiteau, éditeur du Groupe actu, propriétaire du Courrier de l’Eure. Un contrat de cession est signé le 4 novembre 2024 et, le 9 janvier 2025, les archives sont déplacées rue Octave-Bonnel, dans les anciens locaux de l’inspection académique. Ceux-ci étaient vacants depuis le déménagement du service à Évreux, à l’été 2024.
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Des documents que Philippe Marche connaît sur le bout des doigts. « Je les ai déjà classées deux fois, à l’époque des rédacteurs en chef Bernard Guérin puis Jean-Paul Adam », rappelle l’historien. Entre février et mars 2025, il répertorie et classe des milliers de journaux, y ajoutant de nombreux titres issus de ses fonds privés, permettant d’enrichir considérablement la collection.
Le Courrier du plateau du Neubourg et du pays d’Ouche est paru pour la première fois le 7 février 1945. Il succède à l’éphémère L’Eure libérée, qui était publié depuis août 1944, lui-même l’héritier du Journal du Neubourg (1877-1944). « Tous les journaux qui avaient continué à paraître pendant la guerre ont changé de nom à la Libération », rappelle l’historien. Parmi les journaux qu’il a ajoutés à ces archives, le Patriote de l’Eure, un journal clandestin paru sous l’Occupation et en parti imprimé chez Ernest Dumont, le patron historique du Courrier de l’Eure.
De nombreux journaux disparus
Depuis sa création, le journal n’est pas paru qu’à deux occasions : lors de la débâcle de juin 1940 et au début du mois d’août 1944. Au plus fort, il a compté jusqu’à trois éditions : Le Neubourg, Pont-Audemer et Louviers. Celles-ci se sont arrêtées, respectivement, en 1987 et 1999.
Pour Philippe Marche, ces archives sont une intarissable mine d’informations :
Les historiens de l’époque ont écrit plein d’articles dans ces journaux, de la fin du XIXe à la première moitié du XXe siècle.
Les visiteurs pourront en outre retrouver des éditions de L‘Eure éclair, La Liberté de l’Eure, la Voix républicaine de l’Eure, du Journal de Brionne et de nombreux titres aujourd’hui disparus.
Concurrence locale
C’est difficile à imaginer aujourd’hui, alors que le secteur de la presse locale lutte pour sa survie, mais entre 1912 et 1914, la petite ville du Neubourg faisait vivre deux journaux concurrents ! Aux côtés du Journal du Neubourg, le vénérable ancêtre du Courrier de l’Eure, paraissait La Plaine du Neubourg. « C’était un titre de droite, quand le Journal du Neubourg était à l’époque républicain radical », rappelle Philippe Marche, historien de la commune et responsable bénévoles des archives du Courrier de l’Eure.
Les archives du Vieux-Château
Certains journaux anciens ont ainsi été récupérés des archives du Vieux-château et remontent jusqu’en 1827 ! « On avait dans l’idée de les rendre accessibles à tous. On a déjà eu des demandes de gens qui cherchent leur histoire ou qui veulent consulter d’anciens faits divers », confie Isabelle Vauquelin. Elle précise : « On a passé un certain temps à tout répertorier… On a tout fait nous-mêmes ».
Les archives incluent également les fonds photographiques du journal, couvrant la période de la fin des années 1980 au début des années 2000. Dès le mardi 20 mai 2025, elles seront ouvertes au public. La mairie souhaite également y accueillir des classes d’écoles communales, afin de faire découvrir aux élèves l’histoire de leur territoire à travers ces journaux d’époque.
Les archives du Courrier de l’Eure sont accessibles au public au 73, rue Octave-Bonnel, au Neubourg ; le 1er et le 3e mardi de chaque mois, de 13h30 à 17h30, sur rendez-vous au 02 32 35 17 33.
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