C’est dans le bureau de la directrice des Archives de la ville de Montpellier, Christine Feuillas que sont entreposées sur un chariot à roulettes les quelques archives prêtées ou données par les habitants.
En compagnie de Boris Bellanger, adjoint au maire et délégué au Patrimoine Histoire, ils dressent un premier bilan de ces dons à cinq mois de la fin de la collecte et racontent l’histoire de ces quelques premiers souvenirs.
- Une affiche posée sur un appartement Parisien
« Dans l’immeuble de ses grands-parents, des voisins avaient entendu parler de la rafle du Vélodrome d’Hiver. Ils les ont donc prévenus. Dès juillet, ils ont quitté leur logement et ont confié à ces voisins des objets qu’ils ne pouvaient pas emporter avec eux. Cette affiche a donc été apposée sur leur appartement. Ils se sont ensuite réfugiés à Lyon et, en novembre 1942, la ville a été occupée. De là où ils étaient, ils voyaient de leurs fenêtres les bureaux de la Gestapo et ont pu passer à travers. Après la guerre, ils sont retournés à Paris pour récupérer leurs affaires, dont cette affiche qui était encore sur la porte », raconte Christine Feuillas.
Malgré le fait que cette famille ne soit pas originaire de Montpellier, les archives de la ville ont tout de même accepté ce don : « Je trouvais ça intéressant de voir comment les documents peuvent se transmettre d’une génération à une autre. En plus, ce monsieur était très ému de nous la confier », termine-t-elle.
- Comptes rendus de réunions du mouvement de libération nationale d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie
« C’est le fils d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie qui nous a envoyé une copie de ces documents. Ils datent de décembre 1944. Il s’agit de comptes rendus des réunions du mouvement de libération nationale. Tous ces documents ne paient pas de mine, mais ils permettent d’avoir une trace du passé », confie la directrice.
« Il faut aussi souligner que ces documents étaient secrets, ils ne devaient pas tomber entre les mains de la Gestapo », ajoute Boris Bellanger.
À lire aussi
- L’histoire du capitaine Roger Rolland
« Nous avons beaucoup de documents appartenant au capitaine Rolland. Certains nous ont été donnés par son petit-fils. Ce capitaine était militaire, il a fait l’école des cadres du Général de Lattre (ndlr : basée à Carnon) et est ensuite passé dans la résistance. Il était le messager du Colonel Guillaut », poursuit Christine Feuillas.
- Portrait de Jean Baumel
Dénoncé pour avoir fourni de l’essence ainsi que des tickets de rationnement aux maquis locaux. Jean Baumel, secrétaire général de la maire de Montpellier est arrêté par la Gestapo dans son bureau. Il est interné au camp de Royallieu puis à Compiègne pour finalement être déporté à Auschwitz en 1944. Après la guerre, il sera inspecteur général de l’Économie nationale et membre de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier.
« On a pu contacter sa famille, et son gendre nous a prêté des portraits pour qu’on les numérise. Il nous a également donné un ouvrage de Jean Baumel, écrit à son retour de la guerre, dans lequel il raconte sa vie de la guerre aux camps de concentration. Il a dit qu’il ne voulait plus en parler après avoir écrit ce livre, et c’est ce qu’il a fait. Cela nous montre aussi le rôle de ces témoignages, où des gens ont mis longtemps à parler parce que ce sont des choses lourdes à porter », dévoile-t-elle.
L’appel aux dons toujours actif
Malgré ces quelques objets récoltés, Christine Feuillas et Boris Bellanger sont d’accord sur un point : ils aimeraient en avoir plus.
« C’est un prêt, s’ils ne veulent pas donner », déclarent-ils. Ils encouragent vivement les Montpelliérains à participer à cette collecte qui est « une façon de transmettre leur histoire dans une institution comme les archives, où on est sûr que cela va être transmis ».
Pour rassurer les personnes qui hésitent à leur confier certains de leurs objets de famille, Boris Bellanger en dit plus sur les conservateurs : « C’est leur métier, ils manipulent bien et savent ce qu’ils font. »
Les archives de Montpellier font également signer un contrat, que ce soit pour un prêt ou une donation.
Pour participer à la collecte qui se termine le 15 octobre, contactez les Archives de Montpellier :
par téléphone au 04 67 34 87 50
par le formulaire de contact sur archives.montpellier.fr
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