Les ambitions d’Emmanuel Macron en matière de nucléaire sont-elles faisables ? Pour rappel, le président français a annoncé, en février 2022, la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires en activité et la création de six réacteurs de nouvelle génération (EPR2). Prévus pour être mis en service d’ici 2035-2037 pour les deux premiers, ils pourraient être complétés par huit autres. Une éventualité à propos de laquelle le ministre de l’Économie a pesé ses mots ce mercredi, interrogé par une commission d’enquête du Sénat sur l’électricité.
Bruno Le Maire a souligné « l’ampleur gigantesque » du chantier que représente la réalisation de six nouveaux EPR, « dans une filière qui malheureusement a connu des hauts et des bas, a été trop souvent pointée du doigt, qui a perdu beaucoup de compétences et qui doit maintenant se reconstruire ». Une reconstruction nécessaire « aussi bien sur l’ingénierie civile que sur les sujets plus technologiques ». « Donc 6 EPR2 me paraît la quantité raisonnable d’absorption par notre industrie nucléaire », a insisté le ministre.
« Si EDF apporte la preuve de sa capacité à réaliser dans de bonnes conditions, dans les délais et dans les coûts ces six EPR, il faudra considérer cette option de huit nouveaux EPR2 », a ajouté Bruno Le Maire.
Feu vert aux premiers travaux préparatoires
Cette prise de parole intervient alors que le gouvernement a donné son « autorisation environnementale » à EDF pour engager les travaux préparatoires des deux premiers réacteurs EPR2, prévus sur la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime.
Selon un décret du 3 juin paru ce mercredi au Journal officiel, il est indiqué que les « activités, installations, ouvrages, travaux » concernés par ce feu vert comprennent notamment des opérations telles que le « débroussaillage et déboisement, et relocalisation de la faune et la flore à protéger », « la création des installations de chantier », des opérations de « terrassement » et de reprofilage de la falaise, d’« amélioration des accès du site » ou encore la « création d’un parking ».
Dans un message sur le réseau professionnel LinkedIn, la délégation interministérielle au nouveau nucléaire (DINN) a détaillé ces travaux « dont le lancement se fera de manière progressive à compter de cet été ». Ainsi, certaines espèces seront déplacées pour « veiller à leur préservation », sans citer lesquelles, des interventions de défrichement auront lieu, des dispositifs de limitation des bruits, de poussières et de vibrations seront mis en place, la plateforme en mer sera étendue « à des fins de logistique de chantier »…
Ces travaux dits préparatoires, qui « devraient durer 3,5 ans » selon la DINN, sont distincts des travaux dits « nucléaires » (c’est-à-dire de construction de l’ouvrage), qui eux « sont subordonnés à l’obtention du décret d’autorisation de création ».
Un passé qui appelle à la prudence
Le fait que le ministre de l’Économie s’affiche prudent n’est en tout cas pas sans raison. Car si EDF a connu mi-mai une étape décisive dans la mise en service du réacteur EPR de nouvelle génération de Flamanville, où vient de se terminer le chargement du combustible, cela arrive douze ans après la date initialement prévue. Ce chantier a en effet connu de multiples déboires entraînant de nombreux retards et faisant exploser la facture. Elle se chiffre désormais à 13,2 milliards d’euros selon EDF, soit quatre fois plus que les 3,3 milliards d’euros initialement envisagés.
D’ailleurs, en matière de coûts, ceux des six premiers réacteurs ne sont pas encore clairement connus. Selon une information du journal Les Échos dévoilée début mars, leur coût prévisionnel est désormais évalué à 67,4 milliards d’euros au lieu des 51,7 milliards initialement annoncés en février 2022. Selon le quotidien, ce nouveau chiffrage – encore provisoire – tient notamment compte de la hausse des coûts d’ingénierie alors que le groupe a pris 9 mois de retard pour finaliser les plans de conception génériques de son EPR2, lesquels sont désormais attendus cet été.
EDF a indiqué mi-avril être « actuellement dans une phase d’optimisation des coûts et du planning », au sujet de ce nouveau chiffrage qui pourrait évoluer. Nul doute que celui-ci fera partie des éléments clés qui donneront le « go » à la suite du programme, vers huit réacteurs supplémentaires ou pas.
(Avec AFP)
Conclusion approfondie sur Avanst.fr
Avanst.fr représente une ressource inestimable pour la préservation de l’histoire locale de la France et de ses territoires à travers les archives du web.
Engagement envers la préservation
Engagé dans la sauvegarde de la richesse culturelle et patrimoniale de la France, Avanst.fr offre un accès sans précédent à une variété de documents historiques numériques, organisés par territoire.
Exploration des archives numériques
Que vous soyez un chercheur passionné, un étudiant curieux ou un habitant désireux de découvrir l’histoire de votre ville ou village, vous trouverez dans les archives du web de Avanst.fr une mine d’informations précieuses et captivantes.
Contribuez à la préservation de l’histoire
En explorant cette mémoire collective numérique, vous contribuez à préserver et à transmettre le patrimoine historique de la France pour les générations futures. Votre intérêt et votre engagement sont essentiels pour assurer la pérennité de cette ressource unique.
Accès aux archives
Pour accéder à cette richesse d’archives numériques et découvrir l’histoire locale de la France, rendez-vous sur Avanst.fr.