Un conseil municipal décisif ce jeudi à Amiens. Les 55 élus se réunissent pour élire celle ou celui qui va succéder à Brigitte Fouré, démissionnaire en cours de mandat. L’élue UDI a désigné son premier adjoint, le macroniste Hubert de Jenlis, mais ce choix ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité du centre et de la droite. La grande question est de savoir si le président LR de la métropole, Alain Gest, sera candidat ou pas.
Pour plusieurs conseillers municipaux, présents à une réunion de travail de la majorité lundi soir, il ne fait aucun doute qu’Alain Gest sera bien candidat face à Hubert de Jenlis. Une velléité de dernière minute qui a surpris tout le monde et qui a fait bondir le successeur désigné de Brigitte Fouré. « Il s’est énervé, c’était très tendu« , raconte un élu. Mais ce duel aura t-il bien lieu ? Pas de confirmation dans les rangs LR, qui à la veille du scrutin font savoir qu’ils sont toujours en discussion.
Mais Alain Gest n’a en fait même pas besoin de se déclarer candidat pour être éventuellement élu. Jeudi soir, chaque conseiller pourra voter pour n’importe lequel de ses collègues. Chaque camp compte donc ses chances et les voix nécessaires. Il en faut au moins 28 pour obtenir la majorité absolue au premier ou au second tour. Si aucun conseiller municipal n’obtient cette majorité relative, tous voteront lors d’un troisième tour, qui se jouera cette fois à la majorité relative et permettra donc l’élection d’un nouveau maire. Ce vote pour élire un conseil se fait à bulletin secret, pas à main levée donc, avec un ou plusieurs passages dans un isoloir spécialement installé pour l’occasion, pour une confidentialité totale des votes de chacun.
« On a des notables locaux qui se déchirent sur des questions de place »
Au delà d’une majorité qui apparaît fissurée, le sort du scrutin pourrait donc se jouer avec les voix de l’opposition, celle du trio du groupe de Renaud Deschamps, voire du seul élu RN, Philippe Theveniaud. Les dix voix de gauche sont déjà acquises à Evelyne Becker, qui se porte candidate, même si l’insoumise n’a aucune chance d’être élue. « Notre groupe, Amiens c’est l’tien, ne démissionne pas, il paraissait donc normal qu’on propose une candidature pour s’opposer à cette politique de droite, explique-t-elle. Le conseil municipal, c’est l’occasion de faire de la politique et d’avoir un débat d’idées. En l’occurrence, ce ne sera pas un débat d’idées, mais plutôt notre positionnement, notre vision de la politique locale. On est face à une droite qui panique, on a une guerre d’égo, une guerre de places et c’est plutôt indécent à l’heure où le quotidien du plus grand nombre est de plus en plus difficile. On a des notables locaux qui se déchirent sur des questions de place. Et pour nous, la gauche, quelle que soit la personne à droite qui succédera à la maire démissionnaire, ce sera la même politique, donc une politique très éloignée des besoins de la population amiénoise« .
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