Vosges Les archives municipales d’Épinal déménagent sur le site Bragard où la Filature a été édifiée pour elles

Depuis quelques jours, un ballet incessant de véhicules et camionnettes chargés de cartons a débuté entre le service historique des archives municipales (rue d’Ambrail depuis 2002) et les nouveaux locaux du site Bragard. Le projet de transfert du nouveau centre de conservation des archives municipales et intercommunautaires dans des lieux dédiés mieux adaptés, sur le site de l’ex-usine textile, touche à sa fin. L’équipe et ses trois archivistes devraient être dans leurs nouveaux murs définitivement le 6 juin prochain. Avec ouverture prévue au public le 15 septembre (inauguration le 12).

Les trois sheds de l’ancienne filature locale sur lesquels la Ville a jeté son dévol u pour ce projet d’envergure (3 774 178 €) ont été métamorphosés en une bâtisse lumineuse et pratique, où domine le bois naturel dans un bel esprit nature. C’est dans cette boîte, à la forme archétypale de la maison à pignon, appréciée en architecture contemporaine (en version empilée pour la Vitra Hauss de Weil-am-Rhein en Allemagne près de Bâle signée Herzog & de Meuron par exemple) que les quelque 1,5 km d’archives linéaires et tout ce que ce service compte de documents variés concernant la vie municipale ont commencé à prendre leurs quartiers.

La Ville a souhaité que cette nouvelle construction (453 m 2 ) baptisée La Filature, dont les travaux ont débuté en 2023, garde l’aspect usine traditionnelle chère à l’histoire locale, dans une configuration moderne. Et qu’elle devienne en même temps un lieu ouvert au public. Ainsi, outre les bureaux, salles de travail et de stockage, répartis sur plusieurs étages (reliés par un ascenseur), on peut y trouver une salle de conférences et d’exposition, une salle de lecture publique et des espaces réservés à des ateliers pédagogiques pour des classes et des groupes. D’ici quelques jours, le mobilier viendra prendre place pour le confort des futurs usagers.

3 000 boîtes

Une page qui se tourne pour ce service municipal dirigé par Mélanie Sibille-Henry , la maîtresse des lieux, qui va pouvoir désormais prendre ses aises et surtout bénéficier d’un outil de travail de qualité, avec remises hygrométriques (pour tempérer l’humidité) nouvelle génération pour accueillir les documents les plus précieux de la cité et de l’Agglo, dont le plus ancien date de 1790. Près de 3 000 boîtes devraient être ainsi reconditionnées sur deux ans, dans un travail de conservation exigeant, doté d’un espace dédié. Si certains documents seront numérisés au fil des ans, la totalité des archives restera toutefois physique, comme l’exige la loi. Soit 1,5 km linéaire pour l’instant qui pourrait passer à 5 dans les années futures.

Un outil de qualité au cœur d’un quartier entièrement réhabilité, entre le siège d’Evodia, dont la façade vient d’être repeinte harmonieusement dans des teintes neutres (gris) et la brasserie de la Fouillotte , qui n’a pas dit son dernier mot en matière d’aménagement (un Biergarten est en réflexion…) Et proche de l’écoquartier en devenir, à quelques pas de l’île Bragard , pan de verdure en bord de Moselle, en pleine mue verte. Tous ces travaux d’envergure s’intègrent ainsi dans le nouveau projet de renouvellement urbain (NPRU) du Champ-du-Pin. Et donnent ainsi un beau souffle à cette partie de la ville.