, 80 ans de la Libération à Chauvigny : « des souvenirs fragmentaires d’enfant » raconte l’ancien maire

80 ans de la Libération à Chauvigny : « des souvenirs fragmentaires d’enfant » raconte l’ancien maire

, 80 ans de la Libération à Chauvigny : « des souvenirs fragmentaires d’enfant » raconte l’ancien maire

Ses premiers souvenirs, Jean-Pierre David les tient de la guerre. Eté 1939, il a 3 ans et demi, en vacances en famille en bord de mer, à Royan : « le seul souvenir qu’il m’en reste, c’est un terrain recouvert d’avions au touche-à-touche. Ce ne pouvait être que des avions militaires. »

Les combats d’août 1944

Fin août 1944, une colonne composée de soldats du IIIème Reich se dirige vers la commune. « Quand on a appris que les Allemands venaient sur Chauvigny, avec mes parents, nous sommes allés du boulevard des Châteaux jusqu’au sommet de l’arrête rocheuse, en ville haute, raconte Jean-Pierre David. Au pied du donjon de Gouzon, c’est là que sont survenus des tirs d’artillerie qui ont fait un mort à une centaine de mètres de moi. Le souffle d’un obus m’a plaqué littéralement contre une porte, c’était très désagréable. »

Avec ses proches, ils sont hébergés dans la foulée dans une maison au chevet de l’église. Les Allemands entrant dans chaque habitation, « mon père m’a attrapé sous le bras et descendu dans la cave », raconte Jean-Pierre David. Les Allemands n’ont pas vu cette porte, ce qui est fort heureux car il y avait dans la cave des lits de camps qui ne pouvaient être qu’un hébergement de maquis. Mon père aurait passé un sale quart d’heure. »

La petite famille redescend dans la foulée à pied à un kilomètre de Chauvigny pour passer la nuit, avant de rentrer chez eux. Le 27 août, ils sont aux premières loges pour voir, au-dessus de la route de Poitiers, « des avions alliés qui se sont livrés à un mitraillage remarquable sur les camions allemands, faisant quatre morts. On a appris que les Allemands étaient partis ». Ceux restés sur place, chargés de déblayer le pont de Chauvigny que les maquisards ont fait sauter deux jours plus tôt, essuient les jets de cailloux des enfants postés plus haut, dans le jardin public de la ville.

Enfance sous l’Occupation

Avant la Libération, ce sont des flashs parcellaires, des souvenirs de quatre ans d’Occupation, que Jean-Pierre David conserve. « L’arrivée des Allemands à Chauvigny, j’étais en ville basse, et ce qui m’avait frappé était quelque chose de tout à faire puéril : j’avais vu des véhicules d’infanterie avec un grand nombre de roues ! raconte-t-il. C’est le souvenir d’un enfant de quatre ans ! » Quelques semaines plus tard, emmené par une voisine qu’il « considérait comme sa grand-mère » à un rassemblement pro-Pétain, le petit garçon s’exclame : « tu sais, Pétain, c’est pas bien ! » « Moi qui ait été ensuite toute ma vie un militant (ndlr : engagé au Parti Communiste), c’était d’une précocité assez remarquable ! » plaisante l’octogénaire.

Au-delà des anecdotes qui le font sourire, ce sont aussi les privations de ses parents pour lui assurer des repas qu’il garde en tête, et la peur, parfois, devant les nazis. « Un soir de 1940, la nuit tombante, je sors pour traverser le boulevard et je suis repoussé par un soldat allemand, pas brutalement, simplement car j’étais sur le chemin de sa colonne, mais évidemment, j’ai eu très peur ! lance-t-il. Je suis allé raconter ça en vitesse à mes parents. »

« Exigence » plus que « devoir » de mémoire

À 88 ans, Jean-Pierre David vit toujours à Chauvigny, dont il a été maire de 1977 à 1983. Enseignant l’histoire au collège, il estime que « tous ces événements qui ont marqué Chauvigny, car nombreux sont les habitants qui ont payé de leur vie l’Occupation nazie, ont toujours été célébrés, il y a eu une continuité sans faille ».

Lui qui a contribué à faire passer ses souvenirs et cette histoire locale ne veut pas entendre parler en revanche de « devoir de mémoire ». « Je n’aime pas cette expression, chacun a sa mémoire, et c’est subjectif. Je suis beaucoup plus sensible à l’exigence de mémoire et d’histoire, qui est tout autre chose, car on entre dans le domaine du concret, explique Jean-Pierre David. C’est à partir de là qu’on peut tirer les enseignements du passé. C’est indispensable. »

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