À Guingamp, les archives ont retrouvé leur place en mairie

À une certaine époque, Guingamp rêvait d’avoir un aéroport. Un projet de piscine, du côté de Pont-Ezer, est aussi tombé à l’eau dans le passé. Pierre Yven, archiviste du CDG22 (centre de gestion 22), a retrouvé les traces de ces projets en sauvant les archives municipales gravement endommagées par un incendie, dans la nuit du 16 au 17 février 2018. D’août 2023 à juillet 2024 (700 heures de travail), dans un bâtiment préfabriqué au centre technique municipal, il a reclassé les archives stockées dans 4 000 boîtes. Il a aussi joué de la brosse pour gratter certains documents endommagés par les flammes. Le centre de gestion 22 est venu en renfort pour cette mission de sauvetage des archives sinistrées, qui a coûté 100 000 €.

« Quand on reclasse, on rationalise »

Ce vendredi matin, Pierre Yven a remis à Philippe Le Goff, le maire de Guingamp, le registre de ces archives, qui ont été produites par la ville de Guingamp entre 1945 et 2012. Elles ont retrouvé leur place dans la mairie cet été. D’une trentaine de palettes avec 4 000 boîtes (entre 250 et 300 mètres linéaires), il en reste aujourd’hui 661 boîtes (108 mètres linéaires) et 1 520 cotes archivistiques. « Quand on reclasse, on rationalise », résume Pierre Yven, qui est tombé sur des boîtes où il y avait parfois peu de choses. Quels documents ont le plus souffert lors de cet incendie ? La chaleur et l’eau lors de l’intervention des pompiers ont considérablement endommagé les listes électorales, les dossiers d’élections politiques et socioprofessionnelles, les dossiers de manifestations culturelles, les bulletins de salaire non classés en 2003 et très lacunaires à partir de 1986…

Une fortune pour tout numériser

« L’incendie a détruit un tiers du volume. Ce n’est pas très grave. On retrouve la même chose ailleurs, en préfecture. Il n’y a pas vraiment eu de documents originaux qui ont disparu. La mémoire de la commune est préservée », souligne Pierre Yven. Tout ce qui date du XVe siècle à 1945 est conservé à la médiathèque « dans une sorte de coffre-fort ». Les archives de la mairie n’ont pas été numérisées. La conservation coûte beaucoup moins chère au format papier que sur des serveurs. « Ça coûterait aussi une fortune de les numériser », ajoute Pierre Yven. Si tout est bien classé, un document peut être retrouvé « en cinq minutes », ajoute-t-il. Le registre des archives remis à Philippe Le Goff, de 158 pages, permet de s’y retrouver, avec son index alphabétique et sa table des matières.