« C’est un coup de massue », la construction de la résidence autonomie de Foix bloquée par des fouilles archéologiques approfondies

En décembre, Maxime Troy ne voulait pas se prononcer sur la teneur de ses découvertes historiques, lors de fouilles au cœur de Foix, sur le site qui doit accueillir une résidence autonomie. L’archéologue de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) effectuait alors un diagnostic archéologique préalable aux travaux.

Une procédure nécessaire avant de lancer une construction dans une ancienne cité médiévale. Rien d’extraordinaire ne semblait avoir été découvert mis à part un mur. « En centre-ville, on trouve forcément des murs », avait-il alors indiqué.

Des murs que s’est pris l’agglomération en juin, quand elle a appris que le ministère de la Culture exigeait de véritables fouilles archéologiques. De quoi remettre en question la réalisation de la résidence car tout dépendra du coût de ces recherches. « Ça a été un coup de massue, une nouvelle surprenante. Depuis que je suis président de l’agglomération, c’est la première fois que nous sommes soumis à ces fouilles », concède Thomas Fromentin.

Mieux connaître le Foix médiéval

Le ministère de la Culture a demandé des fouilles archéologiques complémentaires sur la place Parmentier. « Il s’appuie sur les découvertes des murs ou fondations du XIVe siècle, et des restes matériels de cette époque retrouvés. Il considère que c’est une opportunité unique de mieux connaître le Foix médiéval car le site est à l’intérieur des remparts », détaille le président.

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Cette fois-ci, alors que le diagnostic avait sondé juste 10 % du terrain, l’assiette foncière entière sera étudiée. Avant d’en arriver là, l’agglomération met en route « une procédure très codifiée » par le ministère. Ce dernier a produit un arrêté qui détermine un cahier des charges. L’agglomération a dû lancer le recrutement de l’équipe archéologique sur les marchés publics, imposant le respect du cahier des charges. Tout a ensuite été transmis à Paris, qui doit faire des vérifications techniques sur l’équipe d’archéologues. La réponse devrait être donnée mi-septembre.

« Je ne sais pas si on aura les moyens de les financer »

Mais c’est une autre réponse qu’attend fiévreusement Thomas Fromentin, fin août début septembre. Celle du coût des fouilles et de leur taux de prise en charge par l’État. L’agglomération de Foix Varilhes ne dispose pas des revenus des métropoles. « Je ne sais pas si on aura les moyens de les financer. C’est la question : qui va payer ? Je pense qu’on ne pourra réaliser ces fouilles seulement si on reçoit une aide financière de l’État forte », commente Thomas Fromentin. Mais qui dit absence de fouilles, dit une résidence autonomie qui ne verra jamais le jour.

L’élu avoue se montrer partagé sur l’affaire : « D’un côté, il y a la préservation du patrimoine. De l’autre, je suis garant de l’argent public qui vient des contribuables. Je ne peux pas me permettre des coûts trop élevés pour les fouilles. Le projet de résidence pourrait ne pas se réaliser, mais j’espère ne pas en arriver là ».

Le bâtiment pourrait être implanté ailleurs. Mais sachant que son objectif était de permettre aux seniors d’investir le centre-ville doté des services utiles pour le grand âge, le projet perdrait son sens.

Dans quinze jours, l’incertitude sera levée pour le président de l’agglomération. Un délai qui s’ajoute aux autres attentes, il avait fallu six mois au ministère de la Culture pour étudier le rapport du diagnostic des archéologues. « Je prends sa décision avec une certaine philosophie mais je regrette la longue instruction des décisions. On attend trop de temps ».

Si les fouilles sont entreprises et ne donnent rien, le chantier de la résidence débutera à la fin du premier semestre 2025.