Dans les archives d’Ouest-France. Le 8 mai 1902, la montagne Pelée anéantit une ville de Martinique

Bien avant la capitulation de l’Allemagne nazie, en 1945, le 8 mai était déjà une date historique : celle du terrible  sinistre des Antilles , titre L’Ouest-Eclair. Le drame se déroule en Martinique, en 1902. Depuis plusieurs jours, la montagne Pelée, le volcan qui domine la commune de Saint-Pierre, montre des signes de nervosité depuis le 25 avril. Début mai, les signes sont de plus en plus clairs. Mais les autorités qui ne tiennent pas à reporter les élections législatives importantes du 11 mai, se veulent rassurantes. L’historique nuée ardente du 8 mai, la plus meurtrière du XX^e siècle, leur a donné tort.

C’est le journal The Times qui annonce la nouvelle dans un article paru le jour même du drame :  Saint-Thomas, 8 mai. Saint-Pierre et ses habitants, ainsi que tous les vaisseaux de la rade ont été totalement détruits par une éruption volcanique .

La colère de la Montagne pelée est rapportée dans L’Ouest-Eclair dès le lendemain grâce à l’information américaine qui a transité par Londres. Les télégraphistes du monde entier sont au taquet. On espère encore – The Times le premier – que  les pertes ne seront pas aussi élevées que la dépêche qu’il a reçue le fait craindre.  L’Ouest-Eclair, aussi, croise les doigts et  attend anxieusement des nouvelles de la Martinique », écrit-il le 9 mai.

Louis-Auguste Cyparis, sauvé par son cachot

Dès le 11 mai, le bilan fait état de 30 000 victimes (ce bilan, est, aujourd’hui encore, le plus régulièrement avancé). Saint-Pierre a été rayé de la carte. Un peu plus tard, on apprendra qu’un homme a survécu sur l’île dévastée. Il s’appelle Louis-Auguste Cyparis et était loin de s’imaginer qu’écoper d’une semaine de cachot allait lui sauver la vie ! Sérieusement brûlé, le détenu doit la vie sauve à l’épaisseur des murs de sa prison. Son histoire et ses impressionnantes cicatrices lui vaudront d’être engagé par le célèbre entrepreneur de spectacles américain, Phineas Barnum, qui l’exhibera aux États-Unis.

Contrairement à ce qu’affirmait Barnum toujours prêt à s’arranger avec la vérité pour la rendre plus sensationnelle, Cyparis n’a pas été le seul survivant du drame martiniquais. Le cordonnier Léon Compère, aussi, s’en est tiré. D’autres sources font même état d’un troisième rescapé.