Morts pour la France, ces rues à leurs noms : Maurice Marchais, chef de la Résistance, maire héroïque

Il a passé sa guerre dans la Résistance, dès sa révocation par le régime de Vichy, en novembre 1940. Maire de Vannes depuis 1933, Maurice Marchais (1878-1945), ancien député radical-socialiste de Vannes, célèbre pour avoir traité le maréchal Pétain de « vieille ganache », est alors devenu chef du réseau Libération-Nord pour le Morbihan. Il avait pourtant déjà fait sa guerre, la Première, en captivité. Avocat de formation, le sexagénaire se dépense sans compter, défend des patriotes arrêtés, imprime des tracts, organise le réseau. Arrêté par la Gestapo en février 1944, il est incarcéré pendant trois mois à la prison de Vannes.

Il préside la Libération

Sa santé décline rapidement à cause de ses conditions de détention. Le voilà transféré à l’hôpital de Vannes. C’est là qu’il est tiré de son lit, le 4 août 1944, pour présider aux cérémonies de la Libération. Les Allemands ont quitté la ville le matin même, face à l’avancée des Américains. Ce jour-là, lui qui avait dû retirer le drapeau français du balcon de l’Hôtel de Ville, à l’arrivée des Allemands, le 21 juin 1940, conjure l’humiliation en hissant haut les couleurs françaises, acclamé par les Vannetais. « Touché par les acclamations affectueuses dont vous avez salué mon retour de captivité, et malgré ma fatigue actuelle, j’ai accepté de reprendre, comme président de la délégation spéciale, les fonctions municipales », déclare-t-il ce jour-là. Il ne restera pas longtemps maire. À bout de forces, il décède le 4 janvier 1945, à 67 ans.