Pas de messe pour les fêtes de Sos : le maire s’offusque, le prêtre se défend

Une messe à Mézin, une autre à Nérac, mais aucune à Sos dans le planning du dimanche 11 août. Une première depuis des décennies, pour un dimanche pas comme les autres : celui des fêtes de Sos. « On est un peu désappointés ; j’ai toujours connu cette messe et, cette année, elle n’aura pas lieu à cause d’un seul homme », d&é…

Une messe à Mézin, une autre à Nérac, mais aucune à Sos dans le planning du dimanche 11 août. Une première depuis des décennies, pour un dimanche pas comme les autres : celui des fêtes de Sos. « On est un peu désappointés ; j’ai toujours connu cette messe et, cette année, elle n’aura pas lieu à cause d’un seul homme », déclare Didier Soubiron, maire de Sos-Gueyze-Meylan. L’homme qui est pointé du doigt, c’est l’abbé Ananie Kazembé Ngoy, prêtre des paroisses de Nérac (Saint-François d’Assise en Albret) et Mézin (Sainte-Famille-sur-Gélise).

Le Conseil municipal, qui a « de bonnes relations avec le prêtre », ne comprend pas pourquoi une telle situation arrive cette année. « Son prédécesseur a toujours assuré la messe. Cela fait trois ans que cet abbé est arrivé à la paroisse. Habituellement, il était en vacances en août, et son remplaçant se débrouillait également pour la célébrer. Là, c’est pratiquement dire non à une tradition qui rassemblait presque 200 personnes, et c’est cela que j’ai du mal à accepter », se désole-t-il.

Incompréhension

« Je suis seul pour deux paroisses, j’ai parfois du mal à être à l’heure à Mézin quand je pars de Nérac dans la même matinée. Je ne peux pas être partout, même si je me fais aider », se défend le prêtre. Face à cette problématique et au nombre de demandes reçues, la paroisse a mis en place un compromis : célébrer les messes des fêtes de village le samedi soir. Or, à Sos, le maire a refusé : « Depuis 2014, la célébration est accompagnée par un groupe de trompes de chasse. Mais les musiciens ne peuvent pas être là le samedi, donc on voulait garder notre dimanche traditionnel », explique-t-il.

Des solutions ont été proposées par les deux parties. La mairie de Sos aurait trouvé plusieurs hommes d’Église prêts à assurer la cérémonie. « Quatre pères ou frères nous ont proposé leurs services, mais notre curé a refusé », dénonce Didier Soubiron. Le père Ananie réfute cette accusation, prétextant « n’avoir jamais reçu une telle proposition ». Peut-être s’est-elle perdue dans les abysses du diocèse…

« Communion des paroisses »

Une chose est sûre, pour l’abbé Kazembé Ngoy : « On joue d’abord pour la communion des paroisses. Si une messe est programmée à Mézin, les fidèles peuvent venir y assister, ce n’est pas loin de Sos. » Il ne souhaite pas faire de favoritisme pour une commune : « Si je dis oui à Sos, je devrais dire oui à toutes les autres demandes, et là, on ne s’en sortira plus au niveau du calendrier. Aujourd’hui, la paroisse a une autre configuration qui demande des adaptations et des changements. »

Du côté des Sotiates, de vives contestations ont été adressées par courriel à l’Église, qui n’a pas donné de réponse. « Autrefois, l’Église était pour tous mais aujourd’hui, ce n’est pas ce qui transparaît quand on étudie les tableaux des messes de la paroisse », s’indigne Monique Laberenne, paroissienne engagée dans le comité des fêtes.

Les festivités auront tout de même lieu du 9 au 12 août. Sans messe, mais avec la représentation des trompes de chasse sous la halle du village.