Il y a la grande histoire et la plus modeste qui a permis de la connaître. « On était quatre archéologues amateurs à faire des fouilles sur le terril à suie, à cheval entre Courrières et Harnes », raconte Francis Roger. Les frères Derache, Georges Basquez et Francis Roger. Quatre passionnés toujours prêts à retourner la terre pour découvrir des trésors. En 1969, « M. Derache, qui travaillait pour les mines, nous a appelés à l’occasion de travaux de terrassement sur le terril qui prenait l’eau ». Il avait flairé un site archéologique. Les quatre fouillent durant une semaine et mettent à jour le faste d’une villa gallo-romaine. « Après l’époque gauloise et ses cabanes en bois, arrivent les Romains avec le luxe méditerranéen, l’eau courante », explique Francis Roger.
Les quatre amis découvrent des enduits, des tuiles peintes façon marbre, « ça montre la richesse du logement », et surtout des vestiges qui attestent de l’existence d’un hypocauste. Un chauffage au sol typique des bains romains ou des « salles de bains » des riches villas romaines. « Ce devait être un gros colon qui travaillait la terre ou un ancien militaire qui avait reçu un morceau de terre à exploiter », estime Francis Roger. Un homme en tout cas vivant suffisamment dans l’opulence pour chauffer une partie de son habitation. Il fallait avoir l’œil et la connaissance pour comprendre l’utilité de la pilette et du tubuli découverts.
Température de 30 degrés maximum
Ce chauffage au sol fonctionnait grâce à un foyer situé à l’extérieur, à côté de la pièce à chauffer. L’hypocauste était couvert d’un sol « suspendu » qui conservait la chaleur. Celui-ci reposait sur des pilettes (briques plates carrées) superposées. Afin que l’air chaud circule, les murs étaient doublés par un réseau de tubulures (tubuli en latin). Ces canalisations de terre cuite rectangulaires permettaient également l’évacuation des gaz par une cheminée. On estime que la température ne pouvait pas dépasser 30 degrés.
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