C’est un chantier titanesque qu’est en passe de mener à bien le conseil départemental des Hautes-Pyrénées, avec la réhabilitation de ce lieu historique du cœur de Tarbes pour en faire le site des archives départementales, mais surtout un espace ouvert sur la ville, la culture, et la population.
Le temps, une richesse à perception variable. Entre celui qui presse pour boucler les travaux dans les délais et celui qui demeure, dans la mémoire collective des archives départementales. Le chantier de la Maison de l’histoire, concilie ces deux facettes, avec l’idée aussi de rattraper ce temps, de tourner vers demain un vestige du passé. « On voulait faire revivre l’école nationale, ce bâtiment historique du cœur de Tarbes à l’état de friche, plaide Michel Pélieu, le président du conseil départemental qui a engagé 17,75 M€ dans ce chantier initié en octobre 2022 (avec une aide de l’état de 4 M€). A travers cette réhabilitation, nous tenions à apporter une valeur ajoutée en centre-ville, en le transformant en lieu de vie et d’animation culturelle, destiné aux scolaires et au grand public. On s’organise pour ça. »
Symbole de cette volonté d’ouverture, le bâtiment, qui se décompose d’une partie conservée et réhabilitée côté jardin Massey et d’une construite, sera traversant dans l’axe Nord-Sud, avec donc deux entrées. « Ça a été un challenge technique entre l’environnement contraint, le peu de place, du bâti réhabilité et de l’extension » note le maître d’œuvre.
240 000 boîtes dans 22 magasins de stockage
Mais un défi réussi puisque le chantier devrait être livré comme prévu au premier trimestre 2025. Avant un important chantier de déménagement des plus de 24 km d’archives qui peuplent actuellement le site des Ursulines et celui de l’ancienne salle des ventes St-Jean à Bordères/Echez. « On estime que cela va prendre entre six et huit mois, car il ne faut pas faire vite mais bien pour éviter tout déclassement, détaille François Giustiani, le directeur des archives départementales, qui planchent encore sur le meilleur moyen de concilier l’activité du service et ces impératifs de déménagement. Même si la dématérialisation fait diminuer les flux entrants, on ne le ressent qu’aujourd’hui, alors que c’est engagé depuis des années… Ça représente 240 000 boîtes d’archives qui prendront place dans 22 magasins de stockage sur des étages réservés aux 26 agents du service, dans des conditions de conservation incomparables et optimales, avec un contrôle de la température, de l’humidité et de la qualité de l’air, grâce à 20 forages de géothermie à 150 m de profondeur. «
Ce travail de classification, de recherche, sera mis en avant par la configuration des nouveaux locaux, où le public verra déambuler les agents des archives, en toute transparence, pour accéder aux salles de lecture et de consultation au dernier étage. Idem pour le travail de reliure et de restauration qui sera mis en valeur au nord de l’édifice. « On va tendre vers un accueil plus individualisé, note François Giustiniani. Mais on aura aussi une salle pour l’accueil des scolaires, une salle d’exposition, un auditorium accessible aussi en dehors des horaires d’ouverture des archives… L’objectif, c’est que notre politique culturelle touche les publics éloignés ou empêchés. Nous pourrons demain développer des activités qu’on n’imaginait pas jusqu’ici… »
La direction académique rachetée et rasée
Et le département a même anticipé la suite, en acquérant le bâtiment de la direction académique et de Canopée au nord du site. Des immeubles qui seront détruits pour donner espace et lumière à l’entrée sur ce côté, avec une véritable placette aménagée et végétalisée. « Il y aura aussi toute une zone d’extension future des archives, avec des silos d’archivages enterrés qui seront raccordés au site, précise Michel Pélieu. Tout cela contribuera à une amélioration de la forme et de la qualité de l’accueil et à faire de cet espace un lieu de vie. » Respectant le budget initial, la Maison de l’Histoire ouvrira au public à la rentrée prochaine.
Un envol d’oiseaux en céramique dans le patio
Dans le cadre du 1 % artistique, le conseil départemental a choisi de mettre en avant une œuvre de l’artiste toulousaine Natrhalie Charrié. « Il s’agit d’un envol d’oiseaux en céramique, emblématiques du département à l’échelle 1, qui vont décoller vers le patio, décrit Michel Pélieu. Des animaux qui peupleront cet espace central, aux côtés de plaquettes avec de véritables codes de documents d’archives. » Pas une première pour Nathalie Charrié dont les œuvres sont actuellement exposées à la galerie Omnibus et qui planche sur ce projet majestueux des archives depuis près de deux ans.
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