«Avec elle, c’est toujours la faute des autres», confie un ancien cadre de la mairie. Cette aptitude à ne jamais se remettre en question pousse Sandrine Dauchelle (LR), la maire de Noyon, à se séparer régulièrement de ceux qui œuvrent à ses côtés. Et la purge qui s’annonce ne risque pas d’infirmer cette propension à se séparer de ceux qu’elle considère comme étant les responsables des nombreuses difficultés que rencontrent la mairie et le Pays noyonnais, qu’elle préside.
Selon nos informations, Sandrine Dauchelle, par ailleurs présidente de la Communauté de communes du Pays noyonnais (CCPN) a en effet décidé de se séparer de son directeur de cabinet, Olivier Morel-Maroger, et de son directeur du développement économique, Arnaud de Belenet. Le directeur financier et le chef du protocole seraient également sur la sellette.
La politique du fusible ?
Olivier Morel-Maroger n’a pas souhaité commenter son éviction. Mais son licenciement aurait pour motif une «rupture de confiance» entre la maire et lui. Il faut savoir qu’il est très facile pour un élu de se séparer de son directeur de cabinet qui se trouve, de par son contrat, sur un siège éjectable dès sa prise de poste. Olivier Morel-Maroger aura tenu un peu plus de deux ans. Sa loyauté et sa compétence ne sont pas à remettre en cause. Mais voilà, il fallait bien un fusible…
Le départ d’Arnaud de Belenet s’annonce en revanche plus problématique. Car il a été décidé par Sandrine Dauchelle et elle seule. «Nous n’étions pas au courant de cette décision, regrette ainsi Pascal Dollé, le premier vice-président de la CCPN. Pas plus que de celle concernant les autres départs. Nous avons demandé à être reçus par la préfète de l’Oise en début de semaine prochaine pour tenter de sauver la tête d’Arnaud.»
Le départ du directeur du “dev éco” : un coup dur pour les finances ?
On a l’habitude de dire que personne n’est irremplaçable. Mais la perte du directeur du développement serait assurément un coup dur pour la ville de Noyon comme pour la CCPN. Arrivé fin 2023 seulement, en remplacement de Sébastien Chotard, Arnaud de Belenet travaillait pour les deux collectivités à un poste éminemment stratégique. D’autant plus stratégique que la réalisation des objectifs financiers repose en grande partie sur lui. C’est vrai à la Communauté de communes, mais encore plus à la ville. Et d’autant plus depuis la correction du budget 2024 par la Chambre régionale des comptes (CRC).
Le mois dernier, la ville de Noyon a revoté son budget après que la préfecture, ayant jugé le budget concocté insincère, avait demandé à la CRC de le passer à la loupe. Constatant un déséquilibre, la CRC avait notamment demandé à Noyon de muscler ses rentrées financières. Après consultation des élus et des services, la CRC avait finalement décidé de porter d’1,8 million à 2,2 millions les prévisions de ventes immobilières. Et ce, alors que l’opposition, comme la préfecture, avaient jugé déjà difficile de réaliser 1,8 million de ventes. Mais, la CRC précisait dans son avis avoir reçu des gages de faisabilité. Le problème qui se pose aujourd’hui est le suivant : le dossier des ventes immobilières était du ressort… d’Arnaud de Belenet. «Il a fait un très bon travail, et c’est certain que sans lui, le budget pourrait être compromis», confie une source. Si, semble-t-il, certaines ventes ont été réalisées, de nombreux dossiers restent à boucler. Or sans ces ventes, il semble d’ores et déjà acquis que le budget de la ville de Noyon ne pourra pas être équilibré…
Autre problème : c’est également Arnaud de Belenet qui a mené le chantier de l’ancienne friche Jacob Delafon désormais inscrite dans le programme mené par l’État «50 sites clés en main pour 2030». Un dossier que le directeur du développement connaissait par cœur, et qui représentait un des rares rayons de soleil économiques dans un ciel noyonnais obscurci par des années de dépenses et de stagnation. L’État pourrait ici, à coup d’ingénierie et de subvention, permettre à Noyon de réindustrialiser le site. À condition que Noyon fasse sa part. Sans Arnaud de Belenet, le service du développement économique en sera-t-il capable ? Personne ne le sait. En mai, alors que le ministère de l’Industrie venait de valider la présence de Noyon dans le dispositif «50 sites clés en main pour 2030», Arnaud de Belenet confiait tout son optimisme, estimant, qu’enfin, «les planètes s’alignent» pour l’économie locale. C’était il y a moins de trois mois, déjà presque une éternité dans le monde très agité du noyonnais.
Un projet d’installation de data-center mort-né ?
Et puis, il faut également évoquer un projet de data-center sur le point d’être finalisé par Arnaud de Belenet. Selon nos informations, c’est lui qui porte ce dossier à bout de bras. Pascal Dollé en convient : Arnaud de Belenet ne doit pas quitter la collectivité alors qu’il est sur le point de faire aboutir cet important projet. «Pour nous, il est impensable de voir partir le directeur du développement économique, dit-il. Même si nous sommes persuadés qu’elle veut mettre la CCPN à terre.» Une prise de position extrêmement courageuse de la part de Pascal Dollé et qui risque de provoquer une nouvelle déflagration au sein de la collectivité intercommunale.
Concernant le directeur financier, qui œuvre sans relâche depuis son arrivée pour tenter de faire face aux nombreuses difficultés que rencontrent les deux collectivités, et le chef du protocole qui serait en froid avec la maire depuis plusieurs semaines, on saura dans les jours qui viennent quel sort Sandrine Dauchelle leur réserve. Car à Noyon, comme au Pays noyonnais, c’est elle et elle-seule qui décide de recruter, de virer ou de conserver les agents des deux collectivités. À moins que les vice-présidents, qui en ont visiblement assez, ne soient entendus par la préfète de l’Oise qui, compte tenu de la situation, peut difficilement rester les bras croisés.
Frédéric NORMAND et Fabrice ALVES-TEIXEIRA
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